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Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/308

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DÉNOMBREMENTS D’ATOMES

charge élémentaire 4,65·10−10 et pour le nombre d’Avogadro

62·1022

l’erreur ne pouvant probablement pas atteindre 10 pour 100[1].

116. — Nombre des atomes qui forment un volume connu d’hélium. — Puisque nous savons compter les projectiles α émis en une seconde par un corps radioactif, nous savons combien il y a d’atomes dans la masse d’hélium engendrée pendant le même temps. Si nous déterminons cette masse, ou le volume qu’elle occupe pour une température et une pression fixées, nous aurons directement la masse de l’atome d’hélium. La difficulté, qui n’est pas petite, est de recueillir tout l’hélium et de ne pas y laisser d’autres gaz.

Les mesures, faites par Sir J. Dewar, puis amé-

  1. Regener a, récemment, repris ces mesures sur les rayons α du polonium, comptant les scintillations produites sur une lame homogène de diamant. Mais sa mesure de la charge me semble entachée d’une incertitude qu’il est intéressant de signaler.

    J’ai fait observer, en effet, que dans cette méthode on admet implicitement que toute la charge accusée par le récepteur est apportée par des projectiles α. Or l’explosion qui lance dans un sens un projectile α lance en sens inverse le reste α′ de l’atome radioactif. Ces rayons α′ peu pénétrants ne pouvaient agir dans le dispositif de Rutherford (où une mince pellicule sépare le corps actif et le récepteur). Mais ils doivent intervenir dans l’expérience de Regener (vide extrême et pas de pellicule). Or il se peut que ces projectiles α′ ne produisent pas de scintillations : il est probable qu’ils sont chargés positivement (comme tout atome violemment projeté) sans d’ailleurs porter forcément 2 charges positives comme l’hélium. Bref, il est impossible de regarder comme sûre la valeur 4,8·10−10 ainsi obtenue.

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