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Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/46

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ATOMES


c’est-à-dire pour attribuer au rapport O/H la valeur 16 plutôt que la valeur 8.

11. — Les équivalents. — Il faut bien dire au reste que pour beaucoup de chimistes, encore fort peu convaincus de l’intérêt de la théorie atomique, la question n’avait pas grand sens. Il leur paraissait plus dangereux qu’utile de mêler une hypothèse jugée invérifiable à l’exposé de lois certaines. Aussi pensaient-ils n’avoir à guider leur choix, parmi les listes possibles de nombres proportionnels, que par la condition de traduire les faits dans un langage aussi expressif que possible. Il restait avantageux, à cet égard, pour faciliter le souvenir ou la prévision des réactions, de représenter par des formules analogues les composés qui se ressemblent, mais, quant au surplus, on n’avait qu’à donner aux composés jugés les plus importants des formules très simples. Par exemple il semblait raisonnable d’écrire HO la formule de l’eau, choisissant donc arbitrairement le nombre 8 parmi les valeurs possibles du rapport O/H.

C’est ainsi que les savants hostiles ou indifférents à la théorie atomique se trouvèrent d’accord pour utiliser sous le nom d’équivalents, une certaine liste de nombres proportionnels. Cette notation en équivalents, adoptée par les chimistes les plus influents, et imposée en France par les programmes à l’enseignement élémentaire[1], a gêné

  1. Jusque vers 1895.
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