Aller au contenu

Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA THÉORIE ATOMIQUE ET LA CHIMIE

pérature et chaque dilution, si on admet avec Arrhenius que les ions vérifient les lois de Raoult comme les molécules neutres. Si la solution qui contient 1 molécule-gramme de sel pour chaque volume , a même pression de vapeur que si on y avait dissous 5/3 molécules-gramme de sucre, c’est qu’elle contient réellement 5/3 molécules-gramme soit forcément (1−2/3) molécules-gramme de sel non dissocié et 2 fois 2/3 ions-gramme tant positifs que négatifs. Ainsi le degré de dissociation 2/3 est trouvé par application des lois de Raoult.

Considérons d’autre part une colonne cylindrique de solution ayant une section droite assez grande pour que le volume de chaque tronçon de 1 centimètre de longueur soit celui qu’on croirait contenir 1 molécule-gramme de sel si l’on ignorait sa dissociation. En fait il contient les 2/3 des ions qu’il contiendrait si la dissociation était complète. Pour une même force électrique, l’électricité débitée par seconde sera donc les 2/3 de celle qui serait débitée pour une dilution extrêmement grande. Plus brièvement la conductibilité de notre cylindre, par centimètre de longueur sera les 2/3 seulement d’une conductibilité limite atteinte pour une dilution infinie, Or c’est précisément ce que vérifie l’expérience.

Il en va de même pour les divers sels, aux diverses dilutions : le degré de dissociation calculé par application des lois de Raoult est égal à celui qu’on déduit des conductibilités électriques (loi d’Arrhenius). Cette concordance si remarquable, prouvant une corrélation profonde entre

62