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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/117

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DE JULIE


laquelle avait adroitement disparu la Valcourt, nous ayant menés jusqu’à l’heure de nous retirer, il m’offrit de me reconduire : je l’acceptai. Nous montâmes en carrosse, et m’ayant remise à mon appartement, il voulut prendre congé de moi ; mais la politesse m’engagea à le retenir.

Sa visite fut courte, et, prétextant la discrétion, il se retira plus que satisfait du bon accueil qu’il avait reçu. L’arrangement de mon appartement, quoique garni, n’avait rien qui ne répondît à l’extérieur aisé qu’on m’avait toujours vu. Je fis exactement part à la Valcourt de mes progrès sur M. Démery, que je menai le plus adroitement du monde. Si je lui avais plu dès le premier coup d’œil, mon commerce acheva de l’enflammer : il multiplia bientôt ses visites, admira le bon ordre qui s’observait dans l’intérieur de ma maison ; nos conversations s’animèrent, je tirai parti de tout pour augmenter son ardeur : jamais homme ne fut plus amoureux.

Le hasard produisit à point quelque chose d’assez propre à le faire entrer de plus près dans le détail de mes affaires. Sieur Valérie, renfermé par ordre de son père, et toujours occupé de moi, ignorant mes indignes menées avec Bellegrade, et par conséquent le vol de notre argent, avait, par ami, fait charger le sieur

  
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