sin, un médecin profond dans la qualité de
l’eau chaude, un Gascon modeste, deux vieux
militaires qui n’aimaient point le trictrac, une
semi-dévote et un récollet formaient notre
compagnie, dont je ne cessai de captiver l’attention.
Les quatre premiers jours, après lesquels
la vanité fit avec raison valoir ses droits, ma
nouvelle amie s’aperçut apparemment que mon
mérite obscurcissait le sien ; son amour-propre
offensé me rendit responsable des empressements
qu’on me témoignait : les politesses de
M. Demelville lui parurent autant de larcins que
je faisais à ses charmes surannés. Elle m’avait
aimée de bonne foi, elle commença à me haïr
cordialement ; ce que je ne pus lui réciproquer
avec le même avantage, ses tracasseries n’ayant
rien dans le fond que de risible. J’eus même
soin de remettre les choses sur l’ancien pied, et
lui restituai, de concert avec la compagnie, le
droit de primer à son ordinaire. Nous nous
amusâmes beaucoup à la chasse, à la pêche, à
la promenade ; je ne négligeai rien de ce qui
pouvait me débarrasser de M. Demelville, dont
les fadeurs ne m’amusaient pas plus que sa
bonne amie. Je me servis de la liberté de la
campagne pour déboutonner notre récollet,
qui, quoique prédicateur, ne m’avait pas l’air
d’être toujours occupé du soin de paître les
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DE JULIE