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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/166

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LES ÉGAREMENTS


bateau pour descendre la Garonne ; je la quittai, et lui dis qu’elle me reverrait bientôt à Bordeaux.

Qu’on ne s’impatiente point du détail qu’on a pu et qu’on pourra entendre sur le compte de Cécile ; elle jouera un rôle assez intéressant pour qu’on s’occupe d’elle.

Quel changement n’opère pas en nous une fantaisie ! avec quelle rapidité une impression n’en efface-t-elle pas chez nous une autre ! Je ne songeai plus à Derval : uniquement occupée de Cécile, je ne pouvais me lasser d’y songer. Je rentrai dans mon appartement d’une humeur, d’une gaieté dont je ne m’étais de longtemps trouvée ; jamais je n’eus tant d’esprit que ce jour-là. M’apercevant cependant le lendemain qu’on se disposait à séjourner encore du temps à la campagne, je pris de justes mesures pour rompre celles de nos convives ; une indisposition de commande sonna le tocsin ; on appela un Hyppocrate moderne, auquel je dis ce que je voulus : il raisonna comme il put ; mais je lui dictai toujours à bon compte une ordonnance pour retourner en ville.

Madame du Bellois devint insoutenable jusqu’au moment de notre départ, par ses assiduités assommantes ; M. Demelville se contentait de hocher la tête mystérieusement, raisonnant