Aller au contenu

Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
LES ÉGAREMENTS


sujet de ma détention ; il n’était question de rien moins que d’avoir attiré du monde pour faire un mauvais parti à Vépry ; car c’était lui qui avait été fort maltraité la veille ; et effectivement le diable et ses lieutenants n’auraient pu machiner rien de plus propre à me faire inquiéter, que les fâcheuses conjonctures dans lesquelles je me trouvais alors. Le nommé Simon, dont je m’étais servi pour épier Vépry, avait un frère qui était soldat de galère ; il était arrivé le même jour de Marseille avec deux mauvais garnements comme lui : mon écu avait servi à les faire enivrer, et au sortir de la taverne on avait rencontré Vépry, sur lequel on était d’abord tombé sans trop savoir pourquoi. La patrouille étant arrivée au bruit de cette expédition, on avait arrêté les deux frères ; et ce qui aggravait le cas, les autres s’étaient sauvés avec le chapeau et l’épée du blessé. L’état dans lequel on l’avait rapporté chez la Beauval lui fit naître des soupçons, qu’elle tourna bientôt en certitude : son domestique l’ayant assurée avoir vu toute la journée rôder autour de la maison un garçon dont on se servait pour faire les commissions à la Croix de Malte, qui était l’enseigne de mon auberge, elle y envoya faire quelques perquisitions qui ne la laissèrent plus douter de rien. Sans perdre de temps elle me dénonça en