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Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/267

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DE JULIE

Je touche enfin au moment où je me trouvai dans le plus cruel embarras, et rencontrai en même temps la fin de toutes mes peines. La *** ne sachant comment faire pour fournir une quatrième princesse à un souper qu’elle s’était engagée de pourvoir le soir même, me sollicita instamment de l’aider à tenir sa parole : sur le refus décidé que j’en fis, elle me représenta que c’étaient des gens sensés et des plus à leur aise, avec lesquels tout se passait décemment ; qu’il n’était question que de se réjouir honnêtement ; qu’on se bornait au mot pour rire.

J’eus beau lui exposer la répugnance invincible que j’avais à me présenter dans une compagnie où, ne connaissant personne, je ferais une sotte figure, où d’ailleurs ma situation ne m’inspirerait pas cet extérieur enjoué qui fait l’âme des parties, il me fut impossible de lui faire goûter mes raisons, et elle insistait de nouveau, lorsque je me trouvai frappée comme d’un coup de foudre par ces quatre mots : va toujours devant, je vais arranger cela avec elle.

Ce son de voix, qui ne m’était que trop connu pour m’y méprendre, m’effraya au point que ne sachant où me cacher, et ne pouvant faire entendre à la *** de courir au-devant de celui que j’avais entendu, je me jetai sur la porte pour la fermer : mais de quoi servit ma précaution ? Le