Aller au contenu

Page:Perrin - Les Egarements de Julie, 1883.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
70
LES ÉGAREMENTS


où les autres finissent. Enfin il me donnait avec tant de profusion, que ses libéralités le perdirent.

Sieur Valérie satisfait, tomba, comme tous les amants, dans une délicatesse mal entendue, qui le porta à examiner scrupuleusement notre conduite. Les bijoux, l’opulence lui ouvrirent les yeux ; il se douta de quelque chose, et sans m’exposer ses soupçons, il résolut de ne s’en rapporter qu’à lui-même. Ayant enfin su par gens attitrés les habitudes d’un homme qu’on lui dépeignit et assura se rendre régulièrement au logis à certaine heure, il l’attendit lui-même dans notre allée, et fut amplement payé de sa curiosité. En effet, quelle fut sa surprise, quand à l’heure indiquée il vit entrer et reconnut M. Poupard, son oncle, qui, selon toute apparence, n’avait pas lieu d’être tranquille ! Le trouble réciproque fit jouer aux deux rivaux le silence ordinaire aux premiers transports de la jalousie ; le plus outré néanmoins était le mieux instruit, et que les circonstances déterminèrent à la retraite : bien que M. Poupard fût intrigué, il n’en était qu’aux soupçons ; mais le premier éclaircissement qu’il voulut tirer ne servit qu’à les confirmer ; car je ne lui répondis qu’avec un embarras dont il eut tout lieu de tirer de justes conséquences.