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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 1.djvu/485

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de l’empire latin

que le chagrin et la maladie conduisoient lentement au tombeau. Pendant sa courte administration, elle resserra l’alliance faite cinq ans auparavant par Henri avec Théodore Lascaris, à qui elle donna Marie, l’une de ses filles. Elle mourut quelque temps après avoir formé cette union, qui paroissoit devoir assurer pour long-temps la tranquillité de l’Empire du côté de l’Asie. Elle laissoit onze enfans vivans qui eurent des fortunes différentes ; Sybille, sa fille cadette, frappée par les malheurs de son père, et dégoûtée du monde, prit le voile après la mort de l’Impératrice, et fut celle de toute la famille qui vécut la plus tranquille et la plus heureuse.

Les seigneurs envoyèrent une ambassade à Philippe, fils ainé de Pierre de Courtenay, qui, ainsi que son frère Robert, étoit demeuré en France, et confièrent la régence à Conon de Béthune, qui l’avoit exercée après la mort de Henri. Philippe avoit peu d’ambition : l’horrible destinée de son père lui avoit fait faire de sérieuses réflexions. Voulant conserver les débris de la fortune que sa famille avoit encore en France, il refusa l’Empire. Les ambassadeurs s’adressèrent alors à Robert qui avoit montré beaucoup d’ardeur pendant la captivité de Courtenay, et qui s’étoit mis à la tête de l’armée levée pour le délivrer. Louis viii, qui venoit de succéder à Philippe-Auguste, félicita le nouvel Empereur, lui promit des secours, et lui conseilla de se rendre bientôt aux vœux de ses sujets.

Robert avoit à peu près le même caractère que son père ; il voulut avant de rendre les rênes du gouvernement, qu’il trouvoit très-bien entre les mains de