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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/135

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varre et le cardinal de Bourbon, et donné bonne espérance au prince de Condé, afin de tenir comme un contre-poids des princes du sang à la maison de Guise, et qu’au milieu de ces maisons jalouses et envieuses l’une de l’autre, le gouvernement luy demeurast, comme à la mère du jeune Roy. En quoy elle fit paroistre un traict politique de reyne et bonne mère bien advisëe, ne voulant laisser tomber le Roy son fils et le royaume en autre gouvernement que le sien ; où dèslors elle usa de telle prudence et authorité, que chacun commença à la craindre et luy déférer toutes choses.

Et lors le prince de Condé obtint lettres du Roy adressées à la cour de parlement, pour estre purgé du crime duquel il avoit esté accusé, et eut un arrest d’innocence[1]. Et tous les autres prisonniers pour le mesme faict, et détenus pour la religion protestante, bientost après furent élargis, et tous les défauts donnez contre les protestans révoquez.

Le connestable, qui estoit venu à la Cour[2] auparavant la mort du roy François second, accompagné de ses enfans et neveux de Chastillon, et de plusieurs seigneurs et gentilshommes ses amis, qui faisoient le nombre de plus de sept ou huict cens chevaux, avoit bien aidé pour asseurer le roy de Navarre et ledict prince de Condé contre la puissance de la maison de Guise.

  1. Un arrest d’innocence. Par un arrêt du 13 juin 1561, le prince de Condé fut déclaré innocent, et il lui fut permis de se pourvoir en réparation, selon la dignité de sa personne, contre qui il appartiendroit.
  2. Estoit venu à la Cour. Tous les auteurs contemporains soulignent que le connétable ne vint à la Cour qu’après la mort de François II.