Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 33.djvu/468

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le reste du jour, le duc de Guise l’employa à faire brûler une partie des maisons du faux-bourg qui estoient plus proches de la porte, pour empescher les assiegeans d’y loger ; à quoy si l’on eust pourveu de meilleure heure, et que la compassion de beaucoup de pauvres artisans n’eust empesché de raser les autres, l’armée ennemie n’y eust pas esté logée si commodément, et avec tant d’avantage sur la ville, comme elle fut trois ou quatre jours après qu’ils furent tous gagnés par les huguenots, fors celuy de Rochereuil.

Lors l’Admiral, les approches faites, ayant fait loger une partie de l’artillerie sur les rochers, et l’autre partie sur le bord du pré, fit commencer la batterie, qui estoit de treize pièces d’artillerie et quelques coulevrines, au pont et porte du pont Anjoubert, laquelle fut continuée l’espace de trois jours en telle sorte, que les assiegez, qui tenoient encore quelques maisons plus proches des portes des faux-bourgs, par le moyen desquelles ils sortoient à couvert, furent contraints de les abandonner. L’Admiral ayant aussi fait pointer quelques pieces au-dessus de Sainct-Cyprien, fit battre une tour qui estoit plus avancée sur le faux-bourg, au moyen de laquelle ceux qui estoient logez à l’abbaye recevoient beaucoup de dommage et d’incommodité par ceux qui la gardoient, qui furent contraints de la quitter, après avoir fait des barricades pour empescher les huguenots de s’y loger. Deux ou trois jours après, l’Admiral fit aussi battre la muraille du pré l’Abesse et ses deffenses, avec un moulin qui estoit près de là, la ruine duquel apporta beaucoup d’incommodité aux assiegez, qui s’employoient à faire force retranchemens et tranchées dans ce pré, et faisoient aussi tout le