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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/131

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précis des guerres


nistration et de police. Ces états, qui font époque dans notre histoire, furent assemblés dans la grand’chambre, le 2 décembre 1355 ; et le parlement, qui étoit devenu cour suprême de justice, n’y siégea point.

La position respective des trois ordres mérite d’être remarquée, parce qu’elle eut une grande influence sur les événemens de ce règne. La noblesse, dépouillée successivement de ses antiques droits, soumise malgré elle à l’autorité royale, qui s’étoit servi des communes pour l’abaisser, révoltée par les actes du pouvoir arbitraire, cherchoit, à son tour, l’appui des communes contre le souverain. Le clergé, également dépouillé de la plupart de ses privilèges, n’ayant pu conserver la juridiction qu’il avoit exercée jusqu’à Philippe de Valois, froissé entre l’autorité royale et la puissance des grands, désiroit l’agrandissement des communes, sur lesquelles il espéroit acquérir facilement une grande influence. Le troisième ordre, qu’on appeloit le tiers-état, ne se composoit encore que des députés des villes affranchies, parce que les villes seules avoient des droits et des intérêts à soutenir ou à défendre ; après avoir aidé les rois à soumettre les grands, et à restreindre les prérogatives du clergé, il étoit naturel qu’il profitât des circonstances pour poser des limites à l’autorité royale, dont le poids pesoit plus particulièrement sur lui par les impôts qu’il supportoit presque seul. Ce troisième ordre avoit acquis des richesses par le commerce et par les emplois de finances ; il étoit plus instruit que la noblesse, entièrement livrée au métier des armes ; on comptoit des hommes habiles, ambitieux et hardis parmi ses députés ; mais alors, comme