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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/146

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entre la france et l’angleterre.


noncer. Un orage affreux qui épouvante ses troupes lui sert de prétexte ; il suppose en avoir été effrayé lui-même et avoir fait vœu de consentir à la paix. Nous l’avons déjà vu supposer un vœu au commencement de son règne, lorsqu’il voulut dérober à la connoissance de ses sujets l’hommage qu’il alloit rendre à Philippe de Valois. Il retourne en Angleterre et signe le traité de Bretigny, qui est approuvé par les États-généraux.

Par ce traité, on lui cédoit le Poitou, la Saintonge, le Limousin, le Périgord, l’Agénois, le Quercy, Calais, Guines et Montreuil, qu’il devoit posséder en toute souveraineté ; on renonçoit à l’hommage qu’il avoit rendu jusqu’alors pour la Guyenne et pour le comté de Ponthieu ; enfin, on s’engageoit à lui payer trois millions d’écus d’or[1]. De son côté, Édouard renonçoit à toute prétention sur la couronne de France, et sur la principauté de la Normandie, de la Touraine, du Maine, de l’Anjou, de la Flandre et de la Bretagne. Les renonciations formelles devoient être confirmées plus tard par les deux monarques, et le roi de France devoit livrer en otages trois de ses fils, son frère et trente-six autres princes ou seigneurs. Charles-le-Mauvais craignant que le roi de France, débarrassé de toute inquiétude du côté de l’Angleterre, ne le punît de ses perfidies, s’empressa de signer la paix avant que le Roi eût été rendu à la liberté. Jean rentra en France le 25 octobre 1360, après quatre ans un mois et six jours de captivité.

Quelque onéreuses que fussent les conditions du traité de Bretigny, le Roi les exécuta avec la plus

  1. Monnoie d’or fin de soixante-quatre au marc, suivant l’ordonnance de Philippe de Valois, de 1349.