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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/160

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entre la france et l’angleterre.


dition, est repoussé par les vents contraires, et après avoir vainement attendu, pendant neuf semaines, un changement favorable, il se voit forcé de rentrer dans ses ports. Une nouvelle victoire du connétable achève la délivrance des trois provinces.

Le roi d’Angleterre s’attache alors à susciter de nouveaux ennemis à la France et à la faire abandonner de ses alliés. Ses tentatives ne peuvent ébranler la fidélité du roi de Castille ; elles réussissent auprès du duc de Bretagne, mais Montfort ne peut changer les dispositions de la noblesse bretonne qui avoit embrassé avec chaleur les intérêts de Charles V. Les principaux barons le redoutent assez peu pour lui déclarer avec franchise leurs sentimens. « Chier Sire, lui disent-ils, sitôt que nous pourrons appercevoir que vous ferés partie pour le roi d’Angleterre, nous vous relinquerons, et mettrons hors de Bretagne, » et ils tiennent parole. Le Duc ayant voulu faire occuper quelques-unes de ses places par les Anglais, les seigneurs réclament les secours de la France, soulèvent le pays ; Montfort est obligé de se retirer en Angleterre ; la plupart des villes ouvrent leurs portes à Du Guesclin ; il soumet celles qui opposent quelque résistance. Le Duc, dépouillé de ses États sollicitoit les secours d’Édouard pour y rentrer, mais le monarque anglais, qui manquoit de moyens pour réparer ses propres pertes, prenoit peu de part au malheur d’un allié qui s’étoit sacrifié pour lui. Il envoyoit trente mille hommes à Calais sous les ordres du duc de Lancastre ; il les destinoit à faire la guerre en Guyenne ; et Montfort n’ayant pu obtenir qu’il les dirigeât sur la Bretagne, fut réduit à suivre