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précis des guerres


Charles avoit offert de sacrifier une partie de ses conquêtes pour établir une paix durable entre les deux nations, mais il s’étoit en même temps préparé à la guerre. Ses propositions n’ayant pas été acceptées, il profita des avantages qu’il s’étoit ménagés par sa prévoyance, et commença les hostilités. Cinq armées sont mises à la fois sur pied, tandis qu’une flotte menace les côtes d’Angleterre. On enlève aux Anglais presque tout ce qu’ils possèdent en France. Lorsqu’on avoit négocié pour la paix, le Roi avoit consenti à leur céder, dans la seule Aquitaine, quatorze cents villes fermées et trois mille forteresses ; ainsi l’on peut juger des difficultés qu’on avoit eu à surmonter pour délivrer entièrement des provinces hérissées de châteaux, qui tous étoient en état d’opposer une certaine résistance.

Le roi de Navarre avoit continué de violer ses traités avec la France aussitôt après les avoir conclus. Charles V résolut enfin de le punir, et de lui ôter les moyens de se rendre dangereux par de nouvelles perfidies. Le duc de Bourgogne et Du Gucsclin eurent ordre de se rendre en Normandie et de s’emparer de toutes ses places ; en même temps le duc d’Anjou lui enlevoit Montpellier, et le roi de Castille entroit en Navarre. Charles-le-Mauvais, attaqué ainsi de tous côtés, alla implorer la protection de l’Angleterre, qui lui fournit cinq cents hommes d’armes et cinq cents archers, et lui fit payer ce foible renfort par la remise de la Rochelle. À peu près à la même époque, les Anglais obligèrent le duc de Bretagne, qui s’étoit réfugié chez eux, et qui ne pouvoit espérer de recouvrer ses États que par leur secours, à leur livrer Brest,