Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
entre la france et l’angleterre.


que l’investiture de la Normandie ; Bertrade, séduite par ses présens, la lui fit obtenir avant la mort de Philippe. La puissance du Monarque anglais devenoit inquiétante ; après avoir soumis la Bretagne, il avoit marié sa fille Mathilde à l’empereur Henri V ; et le comte de Blois, son oncle, l’un des grands vassaux du royaume, étoit dévoué à ses intérêts. En le reconnaissant duc de Normandie, on lui avoit fourni les moyens d’entretenir des troubles en France, et de favoriser la révolte des seigneurs contre l’autorité royale. Il étoit trop habile pour ne pas profiter de ces avantages.

Cependant Louis-le-Gros étoit monté sur le trône, et l’on vit les changemens qu’un seul homme pouvoit apporter dans les affaires. Aussi ferme, aussi actif que son père avoit été foible et insouciant, il rétablit l’ordre dans le royaume, soumit les seigneurs, qui, à l’aide des troubles, et avec la protection de l’Angleterre, avoient secoué le joug ; il réprima leurs brigandages, rasa leurs châteaux, et créa un contre-poids à leur puissance, en admettant le régime municipal dans les villes, qui furent chargées de lever elles-mêmes les soldats qu’elles devoient fournir. Le Roi put ainsi avoir quelques troupes indépendantes de ses vassaux. Henri, ayant refusé de lui renouveler hommage pour la Normandie, et de détruire un fort construit sur les terres de France, Louis, qui reconnoissoit combien étoit grande la faute que l’on avoit faite de laisser les Anglais maîtres d’une province si importante, crut avoir trouvé une circonstance favorable pour les en chasser. Il se ligua avec les comtes de Flandre et d’Anjou, et donna l’investiture du duché à Guillaume