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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/52

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entre la france et l’angleterre.


concerté par la déclaration de Pandolfe, à laquelle il étoit loin de s’attendre. Il avoit fait des dépenses considérables pour l’expédition ; ses barons lui conseillèrent de passer outre : il suivit leur avis. Avant de monter sur ses vaisseaux, il est d’abord obligé de diriger ses armes contre Ferrand, comte de Flandre, qui avoit embrassé le parti du roi Jean. Pendant qu’il marche contre ce prince, l’amiral anglais brûle une partie de sa flotte, et il est lui-même obligé de détruire ce qui lui reste de vaisseaux, pour les soustraire à l’ennemi.

Au moment où Philippe avoit cru pouvoir s’emparer de l’Angleterre, il étoit lui-même exposé à voir envahir ses États. Il est nécessaire de reprendre les choses de plus haut, pour expliquer comment s’étoit formée la ligue qui menaçoit la France. Henri VI, avant sa mort, avoit fait élire empereur son fils Frédéric II, qui n’avoit alors que quatre ans ; Philippe de Souabe, oncle et tuteur du jeune prince, prit le gouvernement de l’Empire en qualité de régent. Les papes, qui ne pouvoient voir sans inquiétude la même famille posséder le trône impérial et le trône de Naples, cherchèrent à faire élire un autre Empereur ; mais Philippe, plus habile, se fit nommer lui-même. Les partisans du Pape choisirent de leur côté un Empereur, qui fut Othon de Brunswick, fils de Henri-le-Lion. La France s’étoit prononcée pour Philippe de Souabe, et l’Angleterre pour Othon, qui régna bientôt seul par la mort de son compétiteur. Othon avoit donc des sujets d’inimitié personnelle contre Philippe-Auguste, dont il désiroit d’ailleurs d’abaisser la puissance. Le comte de Flandre n’avoit point oublié que