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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/54

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entre la france et l’angleterre.


sorte de miracle ; les comtes de Flandre et de Boulogne tombent au pouvoir du vainqueur. Six heures suffisent ainsi pour détruire l’armée la plus formidable que l’on eût vue, depuis plusieurs siècles, en Occident, et pour dissiper la plus puissante ligue qui se fût encore formée contre la France.

Philippe ne daigne même pas se rendre maître de la personne du roi Jean, qui étoit enfermé dans Partenay ; il lui accorde une trêve de cinq ans, et le laisse retourner en Angleterre, en lui faisant payer soixante mille livres sterlings pour les frais de la guerre. Jamais la puissance du Roi ne fut mieux établie : les domaines des Anglais en France étoient conquis ; la Flandre étoit domptée, et son souverain prisonnier ; la fidélité de la Champagne étoit assurée par la soumission entière de la comtesse Blanche ; le duc de Bourgogne et le comte de Bretagne, qui avoient accompagné le Roi dans son expédition, étoient dévoués à ses intérêts ; le Languedoc étoit déchiré par la guerre des Albigeois ; enfin, l’empereur Othon, abîmé par sa défaite, n’étoit plus en état de disputer l’Empire à Frédéric II, qui fut généralement reconnu, et les démêlés de Frédéric avec les papes, loin de lui permettre d’agir contre la France, l’obligèrent bientôt à rechercher son appui.

Nous n’avons pas dû interrompre le récit de ces différentes guerres pour parler de deux événemens d’une importance majeure, mais qui sont étrangers au sujet que nous traitons. On trouvera dans les Mémoires de Ville-Hardouin, et dans les notices qui les accompagnent, tous les détails que l’on peut désirer sur cette fameuse croisade, qui plaça un Français sur le trône de Constantinople. Ce qui concerne la guerre