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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/56

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entre la france et l’angleterre.


que dix ans, et qui n’étoit coupable ni des fautes ni des crimes de son père. Louis, après avoir fait de vains efforts pour se soutenir, fait un traité qui assure son retour en France et met ses partisans à l’abri de toutes poursuites.

Les dernières années du règne de Philippe ne furent plus troublées par aucune guerre ; car celle des Albigeois, qui se prolongeoit toujours, étoit plus favorable que nuisible à la France. Ce prince, qui avoit reçu en naissant le surnom de Dieu-Donné, et qui mérita celui d’Auguste, fut, au témoignage même des historiens anglais, le plus grand souverain qui eût régné depuis Charlemagne. Également habile à combiner de grandes entreprises et à les diriger, maître de lui dans les succès comme dans les revers, aussi bon capitaine que vaillant soldat, il réunit à la Couronne presque toutes les possessions que les Anglais avoient en France. Il humilia l’Empire, mit l’Angleterre hors d’état d’inquiéter le royaume, abaissa l’orgueil des grands vassaux et les réduisit à l’obéissance. Profitant de l’exemple que lui avoit donné Henri II, il eut des troupes à sa solde, et rendit la Couronne moins dépendante des barons. Les guerres qu’il eut à soutenir ne l’empêchèrent pas de protéger les arts, les lettres et les sciences. Il dressa les statuts de l’université de Paris, fondée par Louis-le-Jeune, et non par Charlemagne, comme l’ont dit quelques historiens. La capitale lui dut ses premiers embellissemens, et plusieurs réglemens utiles ; il avoit eu l’idée de créer un établissement pour les militaires blessés et hors d’état de servir ; mais l’exécution de ce beau projet étoit réservée à l’un de ses plus illustres successeurs.

Aussitôt que la nouvelle de sa mort fut parvenue en