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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/58

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entre la france et l’angleterre.


rapidement sur les événemens du règne de saint Louis, dont les commencemens furent troublés par tant d’orages, mais sous lequel la France s’éleva au plus haut degré de splendeur. Nous les avons décrits dans le Tableau qui précède les Mémoires de Joinville. Nous nous bornerons à faire remarquer que l’Angleterre, trop affoiblie par ses dissensions intérieures pour pouvoir entreprendre seule la guerre, chercha toujours à soulever les grands vassaux de France, en s’engageant à faire des diversions en leur faveur, aussitôt qu’ils se seroient déclarés ; que toutes ses entreprises échouèrent, que la France conserva sa supériorité, et que le Roi, loin d’abuser de ses forces, consentit à céder quelques territoires à Henri, sans y mettre d’autre condition qu’une renonciation formelle à toute espèce de droit sur la Normandie et sur les autres provinces confisquées sous le règne de Philippe-Auguste. Cette renonciation, qui fut signée par le roi d’Angleterre, par ses deux fils, par ses deux filles et par son frère Richard, roi des Romains, étoit inutile ; mais saint Louis vouloit étouffer, s’il étoit possible, tout germe de guerre pour l’avenir. La justice et la modération de ce monarque étoient si bien reconnues chez les nations voisines, que Henri III et ses barons n’hésitèrent pas à le prendre pour arbitre de leurs différends. Déjà pareil honneur lui avoit été déféré par l’empereur Frédéric II et par les papes Grégoire IX et Innocent IV ; et si ses décisions ne mirent pas fin aux troubles, c’est que la plus haute sagesse est trop souvent impuissante pour arrêter les passions des hommes.

Philippe, dit le Hardi, surnom qu’il avoit mérité par ses exploits contre les Infidèles, étoit, avec l’armée