Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
précis des guerres


son pontificat auroit pu être tranquille et brillant, s’il eût mieux connu son siècle ; mais il crut pouvoir agir comme au temps de Grégoire IX, et ses talens ne servirent qu’à troubler la paix de l’Église et de l’Europe. Les malheurs dont il fut accablé à la fin de sa vie, excitèrent la pitié, mais ne justifièrent pas sa mémoire.

Pendant ses démêlés avec la cour de Rome, Philippe avoit éprouvé des revers en Flandre ; les villes, fatiguées par de continuelles vexations, s’étoient révoltées : les François avoient été massacrés ; la funeste bataille de Courtray acheva de ruiner ses affaires dans cette province. La victoire qu’il remporta à Mons-en-Puelle ne put les rétablir, parce que la population entière étoit décidée à périr les armes à la main, plutôt que de subir le joug. Désespérant enfin de réduire le comté, il se décida à reconnoître Robert, fils de Gui de Dampierre, et reçut son hommage. On a vu le zèle et le dévouement que tous les ordres de l’État lui témoignèrent lorsqu’il eut à lutter contre les prétentions de Boniface ; les soins qu’il donnoit à l’administration du royaume lui avoient concilié l’amour des peuples. Il s’étoit sérieusement occupé de réformer les abus dans les différentes parties de l’administration, et pour en prévenir le retour, il publia la célèbre ordonnance du 18 mars 1303. C’est en vertu de cette ordonnance que le parlement de Paris, dont les assises se tenoient à des époques indéterminées, et qui n’étoit chargé que de juger les affaires en dernier ressort, fut rendu sédentaire pendant quatre mois de l’année. Le Roi fixa le nombre des prélats, des seigneurs laïques, des conseillers qui devoient y siéger, ainsi que le nombre des