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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/95

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précis des guerres


attaquer Philippe, il parvint à le tromper par de fausses apparences de soumission, obtint des modifications avantageuses aux derniers traités, et malgré son extrême jeunesse, triompha de l’expérience et de l’habileté de son rival.

Quoique ces détails aient peu d’importance en eux-mêmes, nous n’avons pas cru devoir les passer sous silence, parce qu’ils peignent le caractère et le génie d’Édouard, qui, avant de quitter le Roi, et afin de mieux déguiser ses projets ultérieurs, demanda une fille de France en mariage pour son fils, le prince de Galles. Il profita de la paix, qui se prolongea jusqu’en 1336, pour aguerrir ses troupes en les conduisant contre les Écossais, qu’il battit sans pouvoir les soumettre entièrement. Cependant il employoit tous ses soins à se faire des alliés, et à former une ligue contre la France. Le comte de Hainaut, son beau-père, étoit chargé de négocier avec les princes allemands, et de les attacher à tout prix aux intérêts de l’Angleterre. Le duc de Brabant, le duc d’Autriche, le marquis de Brandebourg, le comte Palatin du Rhin, Louis de Savoie, le comte de Genève, les archevêques de Cologne et de Trêves, et une foule d’autres princes ou seigneurs, séduits par ses présens, entrèrent dans la confédération. On vit jusqu’à un chanoine de Cambrai lui vendre son alliance moyennant cent florins. Ces nouveaux alliés ne se contentoient pas de vaines paroles ; il falloit leur payer les sommes qu’on leur avoit promises ; et comme Édouard manquoit d’argent, il fut obligé de donner la couronne du roi d’Angleterre en gage à l’archevêque de Trêves, et celle de la reine à l’archevêque de Cologne. Les desseins du