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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 4.djvu/97

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précis des guerres

Quelques historiens attribuent cette grande détermination à un banni français qui s’étoit réfugié en Angleterre. Ce banni étoit Robert d’Artois, comte de Beaumont. Après la mort de Robert II, il avoit voulu faire valoir ses droits à la possession du comté d’Artois, que Philippe-le-Bel avoit adjugé à Mahaud, sa tante. Au commencement du règne de Philippe-le-Long, il avoit inutilement essayé de faire revenir sur ce premier jugement, et lorsque Philippe de Valois avoit été appelé au trône, il avoit encore renouvelé ses réclamations. L’amitié du monarque, dont il avoit épousé la sœur, les services qu’il lui avoit rendus après la mort de Charles-le-Bel, les faveurs même qu’il en avoit reçues en obtenant que sa terre de Beaumont-le-Roger fût érigée en duché-pairie, tout sembloit devoir assurer le succès de sa demande. Philippe de Valois étoit favorablement disposé, mais pour déposséder Mahaud, il falloit que Robert justifiât de quelques titres. Ceux que le comte produisit furent déclarés faux par arrêt du parlement. Philippe auroit désiré ne pas en venir aux dernières extrémités avec son beau-frère qu’il aimoit, et auquel il avoit de grandes obligations. Il l’engagea à réparer sa faute, lui accorda plusieurs délais dont le prince ne profita que pour prendre la fuite et pour faire transporter ses trésors en Angleterre ; Philippe essaya encore de le ramener, mais tous ses efforts étant inutiles, et le comte ayant aggravé ses torts par sa conduite à l’étranger, l’amitié fit place à la haine la plus implacable. Robert fut ajourné jusqu’à quatre fois au parlement ; il ne comparut point ; fut condamné au bannissement et tous ses biens confisqués. L’arrêt fit