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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/111

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trouvée si mauvaise, que non-seulement l’obligea-t-elle d’en sortir, mais ne le voulut pas envoyer ambassadeur en Angleterre, où il avoit été destiné.

Le duc d’Epernon, ayant fait retirer d’Arquien de Metz, et mis en sa place Bonouvrier, l’une de ses créatures, pour garder la citadelle comme son lieutenant et non celui du Roi, ainsi qu’étoit d’Arquien, se mit par ce moyen en plus grande considération qu’il n’étoit auparavant.

Il sembloit lors que la régence fût autant affermie qu’elle le pouvoit être ; le parlement de Paris et tous les autres ensuite étoient intéressés à sa subsistance ; toutes les villes et communautés du royaume avoient juré fidélité au Roi, et s’étoient aussi volontairement soumises à l’obéissance de la Reine qu’ils y étoient obligés par les dernières volontés du feu Roi ; tous les gouverneurs des provinces et des places avoient fait de même ; tous les grands de la cour, par divers motifs, témoignoient n’avoir autre but que de conspirer au repos de ce royaume, en servant le Roi sous la conduite de la Reine. La maison de Guise affectoit de paroître inviolablement attachée à ses volontés ; le duc d’Epernon, fort considéré en ce temps-là, ne respiroit que les commandemens du Roi et de la Reine, et ne regardoit que leur autorité. Tous les ministres étoient unis à cette fin. Conchine et sa femme, qui avoient la faveur de la Reine, promettoient de se gouverner sagement, et n’avoir autre but que les intérêts de leur maîtresse. Les expédiens ci-dessus rapportés avoient contenté le comte de Soissons. On se promettoit, par mêmes moyens, de satisfaire le prince de Condé, qui étoit en chemin pour venir à