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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/117

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mée du Roi étoit résolue de prendre d’elle-même ce qu’on ne pouvoit lui dénier avec raison, ils changèrent d’avis, et donnèrent passage aux troupes françaises, qui contribuoient tout ce qu’on pouvoit attendre d’elles pour conserver à cette couronne le glorieux titre d’arbitre de la chrétienté, que ce grand monarque lui avoit acquis. Au reste, la Reine reçut beaucoup de louanges de tous les gens de bien, de ce qu’elle eut le soin de conserver la religion catholique en tous les lieux où elle étoit auparavant.

Le duc de Bouillon fit de grandes plaintes de ce qu’en cette occasion on avoit préféré le maréchal de La Châtre à sa personne. Le soupçon qu’il eut que le comte de Soissons, le cardinal de Joyeuse, et le duc d’Epernon, étroitement unis ensemble, n’avoient pas peu contribué à son mécontentement, fit qu’il attendoit avec grande impatience la venue de M. le prince, afin de former avec lui un parti dans la cour par l’union de la maison de Guise, du duc de Sully, et de plusieurs autres grands.

Cependant la Reine, en la mémoire de laquelle le feu Roi est toujours vivant, se résout de le faire porter à Saint-Denis, pour lui rendre les derniers devoirs. Jugeant que ceux qui l’avoient précédé au règne devoient faire le même en la sépulture, elle envoya querir les corpsde Henri iii son prédécesseur, et de la reine Catherine de Médicis sa mère, et les fit porter au lieu destiné pour leur sépulture, à Saint-Denis.

Je ne veux pas omettre en ce lieu une prédiction faite au feu Roi, qui l’avoit empêché de faire enterrer son prédécesseur. On lui avoit dit, depuis qu’il fut