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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/125

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faires et troubler le repos du gouvernement, il porta les huguenots à demander une assemblée générale ; ce qui lui fut fort aisé, leur représentant qu’il falloit qu’ils profitassent du bas âge du Roi et de l’ébranlement que l’État avoit reçu par la perte du feu Roi. Ils se résolurent d’autant plus volontiers à ce qu’il désiroit, que le temps auquel, par l’édit de 1597, ils pouvoient en demander échéoit cette année.

La Reine, qui jugea bien qu’ils ne manqueroient de faire des demandes si extraordinaires et si injustes, que, ne pouvant être accordées, elles pourroient porter aux extrémités, essaya de gagner temps et différer cette assemblée ; mais leurs instances furent si pressantes, qu’il fut impossible de s’exempter de leur permettre, par brevet, de s’assembler l’année suivante en la ville de Saumur.

Un différend intervenu au voyage de Reims entre le marquis d’Ancre et le sieur de Bellegarde, grand-écuyer de France, pour leurs rangs, donna lieu au duc d’Epernon de témoigner son aigreur ordinaire contre ledit marquis, qui, en cette considération, se résolut de se mettre bien avec M. le comte, pour empêcher qu’il ne favorisât à son préjudice ledit duc, qui étoit joint avec lui.

M. le comte lui témoigna avoir grand sujet de se plaindre de lui, à cause du mariage de mademoiselle de Montpensier avee le duc de Guise, qui avoit été résolu peu de temps auparavant par son seul avis, les ministres lui ayant fait sentir adroitement qu’ils n’y avoient eu aucune part. Il ajouta qu’il ne pouvoit être son ami s’il ne réparoit cette faute, faisant agréer à la Reine le mariage de mademoiselle de