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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/169

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que si l’assassinat du cardinal Borromée ayant été machiné par un des frères humiliés, tout l’ordre, pour l’expiation d’icelui, avoit été aboli, ceux-ci mériteroient bien le même châtiment en un crime non moins exécrable ; enfin que si l’Université de Paris a besoin d’être réformée, elle ne le doit pas être par la ruine de tout l’État que cette société apporte, et par la désolation de l’Université même, qui s’ensuivra par tant de colléges de jésuites qui s’établissent par tout le royaume, et principalement à Paris.

Ils ne manquèrent pas de se défendre et de représenter qu’ils se soumettroient aux lois de l’Université, et en la doctrine concernant les rois enseignée par la Faculté de théologie à Paris ; que la justice ne permet pas que tout le corps de leur société pâtisse pour la faute d’un particulier dont ils détestent les maximes ; que si les Espagnols d’entre eux ont servi le roi d’Espagne, leurs religieux français serviront le Roi avec la même fidélité.

L’affaire étant contestée de part et d’autre avec beaucoup de raisons ne put être terminée ; mais seulement on donna un arrêt le 22 de décembre, par lequel les parties furent appointées au conseil, et cependant défenses aux jésuites d’enseigner.

Nous avons, l’année passée, touché un mot des dissensions qui étoient entre l’Empereur et son frère Mathias ; elles paroissoient assoupies, mais le temps a fait voir qu’elles ne l’étoient pas, soit que les querelles dont l’ambition de régner est le fondement ne s’accordent jamais, et principalement entre les frères, ou que, quand l’une des parties est notoire-