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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/210

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élevé au-dessus de lui, la jalousie et méfiance commença dès lors à se mettre entre eux, et alla depuis toujours croissant, jusqu’à ce qu’elle vînt à une inimitié formée.

Tandis que ce mariage se traite en très-grand secret, il s’ouvre une occasion de laquelle le marquis d’Ancre se servit en faveur des princes, qui est que le duc de Savoie entre en armes dans le Montferrat.

Nous avons dit l’année passée que François, duc de Mantoue, étoit mort dès le 22 de décembre, laissant sa femme, fille du duc de Savoie, enceinte. Il avoit deux frères, dont le plus âgé, nommé Ferdinand, étoit cardinal, l’autre s’appeloit Vincent ; le cardinal succède au défunt.

Le duc de Savoie, qui ne perd jamais aucune occasion de brouiller, redemande sa fille ; le duc de Mantoue la refuse, disant qu’il est raisonnable qu’elle se délivre de sa grossesse auparavant. Elle accouche d’une fille ; le duc de Savoie les redemande toutes deux ; le duc de Mantoue laisse aller la mère et retient sa nièce, comme étant raisonnable qu’elle demeure en la maison de son père où elle est née, ce que l’Empereur par son décret confirma, le chargeant de la garde de sadite nièce.

Le duc de Savoie ne se contente pas, mais, sous ombre de la consolation de la mère, demande que l’une et l’autre soient envoyées à Modène, où le duc les gardera pour rendre la dernière à qui l’Empereur l’ordonnera.

Le duc de Mantoue s’y accorde, le duc de Modène refuse de vouloir prendre ce soin ; le marquis Linochosa, gouverneur de Milan, affectionné au Sa-