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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/212

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Quant à la dot de madame Blanche, il ne la dénie pas ; mais aussi a-t-il des prétentions contre lui à raison de l’indue occupation, faite par les ducs de Savoie sur ses prédécesseurs, des villes de Trin, Yvrée, Mondovi et autres, qui furent redemandées à l’Empereur par le même procès, et dont il poursuivra le droit en temps et lieu.

Le duc Savoie, foible de raisons, a recours aux ruses et aux armes, fait lever des gens de guerre sous couleur de la défense de ses États contre quelque entreprise qu’il sait feindre, pratique tous ceux qu’il peut dans le Montferrat ; et, tandis qu’il traite à l’amiable avec le duc de Mantoue, et a près de soi l’évêque de Diocésarée son ambassadeur, il lui fait accroire, le 22 d’avril, qu’il part pour aller au rendez-vous qu’il a donné à ses troupes, les mène dans le Montferrat, pétarde Trin, escalade Albe, et met tout à feu et à sang, sans excepter les filles ni les prêtres, ni épargner les églises. Pour s’excuser, il fait courir un manifeste dans lequel, colorant le mieux qu’il peut son infidélité, il supplie le Pape et l’Empereur son seigneur d’agréer ce qu’il a fait, et Sa Majesté Catholique, oncle de sa fille, et l’électeur de Saxe son parent, et tous les princes chrétiens, de lui être favorables.

Le duc de Nevers, qui arrivoit à Savone avec sa belle-sœur, apprenant ces nouvelles, l’envoie seule à Florence où le mariage se devoit faire, et avec ce qu’il put ramasser de gens s’alla jeter dans Casal, où Vincent, frère du duc, se rendit incontinent.

À ce bruit de guerre, tous les princes d’Italie arment, mais aucuns d’eux en faveur du duc de Savoie.