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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/219

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Tous ces messieurs qui étoient liés à lui se ressentirent en même temps, et en diverses occasions, de sa faveur, et reçurent plusieurs gratifications.

Le maréchal de Fervaques mourut en ce temps-là ; le marquis d’Ancre succéda à cette charge, et fit avoir au sieur de Courtenvaux la charge de premier gentilhomme de la chambre qu’avoit M. de Souvré, lequel jusques alors n’avoit pu obtenir permission de la Reine de s’en démettre entre ses mains.

M. d’Epernon voulut prendre ce temps pour faire revivre celle qu’il avoit eue du temps du roi Henri iii, et qu’il avoit perdue sans en avoir eu récompense ; mais sa faveur n’entroit pas en comparaison avec celle des autres, joint que sa cause n’étoit pas si favorable ni si juste. Son humeur altière toutefois, à laquelle non-seulement les choses un peu rudes, mais les équitables mêmes, sont inaccoutumées et difficiles à supporter, le fit offenser du refus qui lui en fut fait avec raison, et prendre résolution de s’absenter et s’en aller à Metz.

Le duc de Longueville eut, à son retour du voyage qu’il étoit allé faire en Italie, une brouillerie avec le comte de Saint-Paul son oncle, sur le sujet du gouvernement de Picardie, duquel le feu Roi l’avoit pourvu à la mort du père dudit duc, pour le garder et le rendre à son fils quand il seroit en âge. Il demanda qu’il satisfît à ce à quoi il étoit obligé ; mais l’ambition qui est aveugle, et ne reconnoissoit point la raison, faisoit que le comte estimoit sien ce que dès long-temps il possédoit d’autrui, et dénioit le dépôt qu’il tenoit à son neveu, en faveur duquel la Reine jugea ce différend, et pour contenter le comte lui