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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/237

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céder à la réformation prétendue de l’État par moyens légitimes et non par armes, est plutôt à désirer qu’à espérer, vu que la liaison des seigneurs mécontens avec lui est un parti, lequel sans l’autorité du Roi ne peut être légitime, va le grand chemin à la guerre, est un son de trompette qui appelle les perturbateurs du repos public, et force le Roi à s’y opposer par toutes voies.

M. le prince envoya à tous les parlemens de France la copie du manifeste qu’il envoyoit à la Reine, avec une lettre particulière qu’il leur écrivoit pour les convier de lui aider ; mais nul d’eux ne lui fit réponse. Il écrivit à plusieurs cardinaux, princes et seigneurs particuliers, la plupart desquels envoyèrent au Roi leurs paquets fermés.

La Reine, pour n’oublier aucune voie de douceur, envoya à Mézières le président de Thou, pour le trouver et convenir d’un lieu pour conférer avec lui. Le président alla jusqu’à Sedan, où il étoit allé voir le duc de Bouillon, où, après lui avoir fait ouïr une comédie, ou plutôt une satire contre le gouvernement, ils s’accordèrent de la ville de Soissons, où la conférence fut assignée pour le commencement d’avril.

En ce temps mourut le connétable de Montmorency, chargé d’années ; il fut le plus bel homme de cheval et le meilleur gendarme de son temps, et en réputation d’homme de grand sens, nonobstant qu’il n’eût aucunes lettres, et à peine sût-il écrire son nom.

La persécution que sa maison reçut de celle de Guise le porta, pour sa conservation, de s’unir avec