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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/239

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dont la première fut le 14 du mois, et plusieurs autres particulières avec le duc de Bouillon, qui étoît l’ame de cette assemblée, on convint de trois choses. La première fut celle du mariage qu’ils vouloient qui fût sursis jusqu’à la fin des États, qu’on leur accorda de l’être jusqu’à la majorité du Roi ; la seconde, les États libres, demandés en apparence pour réformer l’État, mais en effet pour offenser la Reine et les ministres ; la troisième, le désarmement du Roi, qu’ils vouloient être fait en même temps qu’ils désarmeroient, mais qu’on ne leur accorda qu’après qu’ils auroient désarmé les premiers.

Durant plusieurs allées et venues qui se firent de Paris à Soissons pendant cette conférence, l’armée du Roi se faisort toujours plus forte en Champagne, et la levée des six mille Suisses y arriva, dont M. le prince prit ombrage ; et, écrivant à la Reine qu’il laissoit messieurs du Maine et de Bouillon pour parachever le traité, il s’en alla avec le duc de Nevers et le peu de troupes qu’il avoit à Sainte-Menehould, où le gouverneur et les habitans, lui ayant du commencement refusé les portes, le laissèrent entrer dès le lendemain.

Cette nouvelle arrivée à la cour fortifia l’opinion de ceux qui déconseilloient à la Reine d’entendre aux conditions de paix qu’on lui avoit apportées. On parla d’assembler les troupes du Roi en un corps d’armée, et en donner la conduite à M. de Guise. La Reine néanmoins voulut encore une fois dépêcher vers M. le prince, et choisit le sieur Vignier, intendant de ses affaires, qui lui rapportant le désir qu’a voit M. le prince que les députés s’avançassent à Rethel,