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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/244

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prince et de Bouillon firent au président Jeannin de demeurer à l’avenir dans une fidélité exacte au service du Roi, ni l’un ni l’autre ne revint à la cour, comme ils avoient donné à entendre qu’ils feroient ; mais M. de Bouillon alla à Sedan, et M. le prince n’approcha pas plus près que Valery, d’où il écrit à la Reine, qui lui envoya Descures, gouverneur d’Amboise, qui lui remit la place en ses mains, de laquelle il alla incontinent après prendre possession. Le duc de Nevers s’en alla à Nevers ; le duc de Vendôme étoit en Bretagne ; M. de Longueville vint saluer le Roi, mais demeura peu de jours près de sa personne ; M. du Maine y vint, qui y demeura davantage, et étoit très-bien vu de Leurs Majestés.

Le seul duc de Vendôme témoignoit ouvertement n’être pas content de la paix ; le duc de Retz et lui, prétendant qu’on n’y avoit pas eu assez d’égard à leurs intérêts, voulurent essayer de s’avantager, et gagner quelque chose de plus pour eux-mêmes ; de sorte que non-seulement ledit duc de Vendôme ne se mettoit en devoir de raser Lamballe et Quimper, selon qu’il étoit obligé, mais surprit encore la ville et château de Vannes par l’intelligence d’Aradon, qui en étoit gouverneur, et faisoit beaucoup d’actes d’hostilité en cette province.

La Reine ne crut pas pouvoir envoyer vers lui personne qui pût gagner davantage sur son esprit que le marquis de Cœuvres, qui n’en rapporta néanmoins pas grand fruit ; ce qui obligea la Reine à le lui envoyer encore une fois, avec menaces que le Roi useroit de remèdes extrêmes, si volontairement il ne se mettoit à la raison.