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commandé de ne laisser entrer aucun des grands en ladite ville) lui fit refuser. M. le prince demandant à parler à quelqu’un, un nommé Berland se présenta, qui lui dit qu’on ne le laisseroit point entrer ; et, sur ce qu’il l’interrogea de la part de qui il lui faisoit cette répohse, il lui dit que c’étoit de la part de dix mille hommes armés qui étoient dans la ville, qui mourroient plutôt que de l’y laisser entrer, et qu’il le prioit de se retirer, ou qu’on tireroit sur lui.

Le duc de Rouanais, gouverneur de la ville, affidé à M. le prince, y alla le 25 ; mais il fut contraint de prendre le logis de l’évêque pour asile, et ceux de la ville refusant de lui obéir, et protestant qu’ils ne reconnoissoient lors personne que l’évêque, il en sortit deux jours après. M. le prince se retira à Châtellerault, d’où il écrivit à la Reine une lettre pleine de plaintes, lui demandant justice de l’évêque et de ceux qui avoient été contre lui ; puis, ayant amassé quelque noblesse, et le marquis de Bonnivet lui ayant amené un régiment, il alla loger à Dissé, maison épiscopale, et autres lieux à l’entour de Poitiers, qui envoya demander assistance à la Reine, et la supplier de les dégager de M. le prince.

La Reine lui manda qu’elle lui feroit faire justice, et qu’elle attribuoit au parlement la connoissance de ce qui s’étoit passé en cette affaire, pour en juger selon les lois ; et, afin qu’on ne pût prendre aucun prétexte pour ne pas exécuter le traité de Sainte-Menehould, la Reine fit vérifier, le 4 de juillet, une déclaration du Roi, portant que Sa Majesté avoit été bien informée que le sieur prince et tous ceux de son parti n’avoient eu aucune mauvaise intention contre