Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/254

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’archevêque de Lyon, le baron de Pont-Saint-Pierre, et le président Miron, firent, l’un après l’autre, pour l’Église, la noblesse et le tiers-état, les très-humbles remercîmens au Roi de sa bonté et du soin qu’il témoignoit avoir de ses sujets, de l’obéissance et fidélité inviolable desquels ils assuroient Sa Majesté, à laquelle ils présenteroient leurs cahiers de remontrances le plus tôt qu’ils pourroient. Cela fait on se sépara, et, durant le reste de l’année, chacune des trois chambres travailla à la confection desdits cahiers.

M. le prince, ayant su que les États, jusqu’à l’assemblée desquels seulement il avoit reçu en dépôt la ville et château d’Amboise, avoient résolu de faire instance qu’il les remît entre les mains du Roi, les prévint, au grand regret du maréchal d’Ancre, qui soupçonna qu’il avoit rendu cette place pour l’obliger par son exemple à rendre celles qu’il avoit. Le château d’Amboise fut donné à Luynes, qui commença à entrer dans les bonnes grâces du Roi parce qu’il se rendit agréable en ses plaisirs.

Le maréchal d’Ancre, qui de long-temps regardoit de mauvais œil messieurs de Souvré père et fils, leur portant envie pour la crainte qu’il avoit qu’ils gagnassent trop de crédit dans l’esprit du Roi, eut dessein d’élever celui-ci pour le leur opposer, et fit office auprès de la Reine pour lui donner ce gouvernement, lui représentant qu’elle feroit chose qui contenteroit fort le Roi, et que ce seroit une créature qu’elle auroit près de lui..

Mais, pour ce que ce jour est le premier auquel commence à poindre la grandeur à laquelle on l’a