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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/264

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LIVRE VI.


[1615] Les États, qui furent ouverts le 27 d’octobre de l’année précédente, continuèrent jusqu’au 23 de février de celle-ci.

La première contention qui s’émut entre eux, fut du rang auquel chacun des députés devoit opiner dans les chambres. Sur quoi le Roi ordonna qu’ils opineroient par gouvernemens, tout le royaume étant partagé en douze, sous lesquels toutes les provinces particulières sont comprises.

Quand on vint à délibérer de la réformation des abus qui étoient en l’État, il s’éleva d’autres contentions dont l’accommodement n’étoit pas si facile.

La chambre de la noblesse envoya prier celle de l’Église qu’elle se voulût joindre à elle, pour supplier Sa Majesté qu’attendant que l’assemblée eût pu délibérer sur la continuation ou la révocation de la paulette, qui rendoit les offices héréditaires en France, il plût à Sa Majesté surseoir le paiement du droit annuel pour l’année suivante, lequel on tâchoit de hâter, et faire révoquer les commissions qui obligeoient les ecclésiastiques et nobles à montrer les quittances du scel qu’ils auroient pris depuis deux ans, ce qui étoit en effet les traiter en roturiers.

Le clergé, considérant que par la paulette la justice, qui est la plus intime propriété de la royauté, est séparée du Roi, transférée et faite domaniale à des personnes particulières ; que par elle la porte de la judicature est ouverte aux enfans, desquels nos biens,