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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/276

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l’honneur en étoit l’idole, les duellistes en étoient les prêtres et l’hostie ; qu’il étoit à craindre que ce fût un présage de malheur pour le royaume, puisque les simples plaies de sang qui tombent de l’air sans aucun crime des hommes, ne laissent pas de présager des calamités horribles qui les suivent de près ; qu’ils sont obligés d’en avertir Sa Majesté, à ce que, par sa prudence et l’observation rigoureuse de ses édits, elle y porte remède, afin que Dieu ne retire pas d’elle ses bénédictions, attendu que non-seulement tous les droits des peuples sont transférés en la personne de leurs princes, mais aussi leurs fautes publiques quand elles sont dissimulées ou tolérées.

Sa Majesté ayant eu agréable leur requête, et témoigné de vouloir prendre un grand soin de remédier à un désordre si important, ils en mirent un article dans leur cahier.

Il survint un nouveau sujet de mécontentement entre les chambres de la noblesse et du tiers-état, qui leur fut bien plus sensible que tous ceux qu’ils avoient eus auparavant ; car un député de la noblesse du haut Limosin donna des coups de bâton au lieutenant d’Uzerche, député du tiers-état du bas Limosin. Ladite chambre en fit plaintes au Roi, qui renvoya cette affaire au parlement ; et, quelque instance que pussent faire le clergé et la noblesse vers Sa Majesté, à ce qu’il lui plût évoquer à sa personne la connoissance de ce différend, ou la renvoyer aux États, elle ne s’y voulut pas relâcher, d’autant que tous les officiers s’estimoient intéressés en cette injure. Le parlement condamna le gentilhomme, par contumace, à avoir la tête tranchée ; ce qui fut exécuté en effigie.