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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/284

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de régler tout ce qui en dépendroit, rétablir la chambre de justice et retrancher les pensions. Quant au surplus des demandes, Sa Majesté y pourvoiroit aussi au plus tôt qu’elle pourroit.

Par cette réponse la paulette étoit éteinte ; mais elle ne demeura pas long-temps à revivre ; car le tiers-état, qui y étoit intéressé, en fit une si grande plainte, que le 13 mai ensuivant, le Roi, par arrêt de son conseil, rétablit le droit annuel, déclarant que la résolution que Sa Majesté avoit prise pour la réduction des officiers au nombre porté par l’ordonnance de Blois, la révocation du droit annuel et la défense de vendre les offices, seroient exécutées dans le premier jour de l’an 1618, et cependant pour bonnes causes seroient sursises jusques alors.

Ainsi ces États se terminèrent comme ils avoient commencé. La proposition en avoit été faite sous de spécieux prétextes, sans aucune intention d’en tirer avantage pour le service du Roi et du public, et la conclusion en fut sans fruit, toute cette assemblée n’ayant eu d’autre effet sinon que de surcharger les provinces de la taxe qu’il fallut payer à leurs députés, et de faire voir à tout le monde que ce n’est pas assez de connoître les maux si on n’a la volonté d’y remédier, laquelle Dieu donne quand il lui plaît faire prospérer le royaume, et que la trop grande corruption des siècles n’y apporte pas d’empêchement.

Le 27 de mars, trois jours après que le Roi eut congédié les députés des États, la reine Marguerite passa de cette vie en l’autre. Elle se vit la plus grande princesse de son temps, fille, sœur et femme de grands rois, et, nonobstant cet avantage, elle fut de-