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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/301

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ses forces, si ayant désarmé on lui vouloit courre sus ; car le roi d’Angleterre et la République répondirent que non, et mandèrent à leurs ambassadeurs qu’ils eussent à le déclarer au duc de Savoie. D’autre part, il fit que le maréchal de Lesdiguières manda aux troupes françaises, la plupart desquelles dépendoient de lui, qu’elles eussent créance audit marquis, qui leur conseilla de se tenir toutes ensemble, et ne permettre que le duc de Savoie les séparât, comme il avoit dessein, afin de les rendre par ce moyen à sa merci, ne se soucier de leur payer leur solde, et leur faire aussi mauvais traitement qu’ils pourroient recevoir de leurs ennemis. Le duc de Savoie, qui, à peu de temps, les voulut séparer et n’en put venir à bout, reconnoissant par là qu’il n’en étoit pas le maître contre la volonté du Roi, joint qu’il se voyoit abandonné des autres princes ses alliés s’il persistoit en une opiniâtreté déraisonnable, fut contraint de recevoir et signer au camp près d’Ast, le 21 de juin, les articles concertés entre les deux couronnes par le marquis de Rambouillet.

La substance de ce traité étoit que dans un mois il désarmeroit, et ne retiendroit des gens de guerre que le nombre qui étoit nécessaire pour la sûreté de son pays ; n’offenseroit les États du duc de Mantoue, n’agiroit contre lui que civilement devant la justice ordinaire de l’Empereur ; que les places et prisonniers pris durant cette guerre seroient restitués de part et d’autre ; que le duc de Mantoue pardonneroit à tous ses sujets qui en ces mouvemens ont servi contre lui ; que Sa Majesté pardonne à tous les siens qui, contre ses défenses, sont venus assister le duc de