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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/304

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Ce que ledit seigneur prince ayant su, il envoya au Roi, le 9 août, un manifeste en forme de lettre, par lequel il se plaint que quelques mauvais esprits, desquels Sa Majesté est prévenue et environnée, lui ont jusqu’ici fait mal recevoir toutes ses remontrances, qu’il les a fait désarmer, et néanmoins ont fait lever à Sa Majesté des gens de guerre pour lui courre sus et l’opprimer, ce qui l’a obligé d’amasser ses amis et faire quelques troupes pour se défendre ; qu’il a montré la bonne intention qu’il avoit, en ce qu’incontinent qu’on lui a accordé, à Sainte-Menehould, la convocation des États du royaume pour remédier aux désordres qui s’y font, il a posé les armes ; mais qu’à peine les a-t-on promis qu’on les a voulu éluder ; puis, quand on s’est vu par honneur obligé de tenir la parole qu’on avoit donnée, on a usé de tant d’artifice, qu’on a mandé en la plupart des lieux ce qu’on vouloit qu’on mît dans les cahiers, sans qu’en plusieurs villes les communautés aient eu connoissance de ce qui y étoit ; et depuis encore, nonobstant toutes ces fraudes, les États étant clos et leurs cahiers présentés, on n’a pas répondu à tous leurs articles, et on n’observe rien de ce qui a été accordé en aucuns[1].

On a rejeté la proposition du tiers-état, si nécessaire pour la sûreté de la vie de nos rois ; on a fait rayer des cahiers l’article qui porte la recherche du parricide détestable commis en la personne du feu

  1. De ce qui a été accordé en aucuns : Ici, dans l’Histoire de la Mère et du Fils, se termine l’histoire de l’année 1615. Les détails qui suivent, et qui se trouvent dans le manuscrit original, sont d’un grand intérêt.