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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/322

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Duc près le roi d’Espagne, et qui étoit venu accompagner la Reine régnante à Bordeaux, découvrit à la Reine-mère beaucoup de choses qui s’étoient passées en l’ambassade extraordinaire du commandeur de Sillery en Espagne, desquelles la Reine avoit grand sujet d’être mécontente de lui. La maréchale prit cette occasion pour décréditer son frère et lui encore davantage, et le sieur de Villeroy et le président Jeannin n’en firent pas moins de leur part, quelque raccommodement qu’il y eût entre eux ; de sorte que le chancelier demeurant sans aucun pouvoir, il fut aisé audit sieur de Villeroy de faire qu’elle entrât en traité avec M. le prince.

Le duc de Nevers en donna l’occasion. Il avoit sous main favorisé le passage de Loire à M. le prince, mais ne s’étoit pas ouvertement déclaré pour lui. Il vint à Bordeaux au commencement de décembre, s’offrit à Sa Majesté de s’entremettre pour la paix ; autant en fit l’ambassadeur d’Angleterre de la part du Roi son maître, lequel il dit avoir refusé à M. le prince l’assistance d’hommes et d’argent qu’il lui avoit envoyé demander par le marquis de Bonnivet. Sa Majesté l’ayant agréé, ils partirent l’un et l’autre pour aller trouver M. le prince à Saint-Jean-d’Angely.

En même temps Sauveterre se sentit de la défaveur du chancelier, ou plutôt reçut l’effet de l’envie du sieur de Luynes, qui, ayant jalousie de la bonne volonté que le Roi lui témoignoit, ne le put souffrir plus long-temps auprès de Sa Majesté. Luynes se tenoit pour lors fort bien avec la maréchale, par la faveur de laquelle et de son mari, comme nous avons