Aller au contenu

Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/383

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il fît commandement audits sieurs de Créqui et de Bassompierre de les en empêcher. Lors ils partirent ensemble, et s’y en allèrent.

M. de Créqui, en partant, demanda à la Reine si on empêcheroit aussi M. de Guise de sortir. Elle lui répondit que non, et quelle étoit assurée de ses frères et de lui.

Les gardes étoient en bataille devant le Louvre, et, afin que ce fût sans soupçon, le carrosse du Roi étoit au pied du degré, comme s’il vouloit sortir.

Tout cela n’empêcha pas néanmoins que les partisans des princes, que leurs consciences accusoient, n’entrassent en quelque peur. Thianges, lieutenant de la compagnie des gendarmes de M. de Mayenne, dit à La Ferté, qui étoit au duc de Rohan, qu’il y avoit quelque chose, qu’il avoit vu les sieurs de Créqui et de Bassompierre passer en leurs corps-de-garde avec un exempt des gardes du corps, fort pâles, que les gardes étoient en bataille, qu’il voyoit bien le carrosse du Roi, mais qu’il craignoit qu’il y eût quelque mystère caché qu’on n’entendoit point, et appela incontinent un gentilhomme qui étoit à lui, et l’envoya avertir M. de Mayenne, qui étoit ce matin-là allé visiter M. le nonce. Un autre entra au conseil, qui parla à M. le prince, qui changea un peu de couleur, et rompit tout aussitôt le conseil.

Cependant le Roi et Monsieur étoient avec la Reine dans son cabinet : Sa Majesté étoit peu auparavant entrée dans sa chambre, et avoit parlé aux gentilshommes qui assistoient messieurs de Thémines et d’Elbèue, les assurant qu’il se souviendroit du service qu’ils lui rendoient cette journée-là. Saint-Geran