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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/395

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cord avec eux ; ce qui étoit bien un évident témoignage qu’ils n’avoient pris les armes qu’à cette fin.

Que, nonobstant toutes ces choses, ils avoient enfreint ledit traité, et, non contens d’avoir en toutes façons foulé son autorité aux pieds, avoient encore attenté sur la liberté de sa royale personne. Que tous ces actes de rébellion l’avoient obligé, non-seulement pour sa conservation, mais pour celle de son État, d’arrêter M. le prince, pour, par ce moyen, le retirer de la puissance de ceux qui l’eussent achevé de perdre s’il y fût davantage demeuré, ne retranchant pas tant sa liberté qu’ôtant aux mauvais esprits qui Penvironnoient la commodité d’abuser de sa facilité et de son nom.

Sa Majesté déclaroit néanmoins qu’elle pardonnoit à tous ceux qui avoient eu part et adhéré à ses mauvais desseins, conseils et actions, pourvu qu’ils revinssent dans quinzaine en demander pardon à Sa Majesté ; comme aussi elle vouloit que, persévérant outre ce temps en leur mauvaise volonté, il fût procédé contre eux selon la rigueur de ses ordonnances, comme contre des criminels de lèse-majesté.

Peu de jours après elle fit publier à son de trompe que tous les domestiques et suivans desdits princes eussent à sortir dans vingt-quatre heures de Paris, s’ils ne venoient, selon sa déclaration susdite, faire protestation de vivre et mourir en son obéissance. Et, pour ne rien oublier de ce qui se pouvoit pour pacifier toutes choses, elle dépêcha, au même temps qu’ils étoient assemblés à Soissons, les sieurs de Chanvalon, de Boissise et le marquis de Villars, beau-frère de M. de Mayenne, pour traiter avec eux