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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/406

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à la cour étaient sous la baguette, mais qu’il n’y étoit plus, et que dans trois mois tous auroient la même franchise, et qu’il iroit avec vingt mille hommes au-devant du sieur de Praslin, qui commandoit les armées de Sa Majesté en la province ; et néanmoins il n’avoit pas effectivement en ses troupes pour garder la moindre place de son gouvernement. Barenton en dressa son procès-verbal, qu’il apporta à Sa Majesté, laquelle commanda au garde des sceaux que, sur icelui et sur le rapport des sieurs de Caumartin et d’Ormesson, conseillers d’État, qui lui avoient été aussi envoyés pour informer des levées des gens de guerre et entreprises dudit duc, et sur les avis des gouverneurs des villes de cette province et protestations qu’ils faisoient, il avisât, en son conseil, à ce qui étoit à faire pour le bien de son service et le repos de son État.

La chose étant mise en délibération, le garde des sceaux fut d’avis qu’il falloit renvoyer l’affaire au parlement. M. de Villeroy, quoiqu’il fût soupçonné de favoriser les princes, dit que ce n’étoit point une affaire du parlement ; et le président Jeannin donnant un conseil moyen de diviser l’affaire et renvoyer au parlement la saisie féodale, il lui répondit courageusement que ce seroit mettre un gentilhomme en procès avec un prince pour avoir servi le Roi. Le sieur Mangot, secrétaire d’État, prenant la parole et l’affirmative pour la défense du marquis de La Vieuville, le sieur Barbin lui dit qu’il oublioit une chose, laquelle mettoit tout-à-fait M. de Nevers en son tort, qui étoit que la saisie féodale n’avoit été faite que plusieurs jours après la prise de sa maison.