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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/428

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et humaines, qu’elle sera aussi soigneuse d’observer comme de les faire garder aux autres.

Mais toutes ces lettres du Roi étant inutiles, pour ce qu’il n’avoit pas affaire à personnes qui manquassent de connoissance de leur faute, mais de volonté de s’amender, Leurs Majestés se résolurent d’apporter des remèdes assez puissans à ces maux, qui étoient à l’extrémité. Elles considérèrent que c’étoit la quatrième fois qu’ils se soulevoient et excitoient des tempêtes dans l’État, qu’ils n’avoient reçu nul sujet de mécontentement depuis le traité de Loudun quand ils recommencèrent leurs pratiques, qu’ils n’en ont eu non plus depuis le dernier accommodement de Soissons, qu’il est aisé de le voir aux prétextes qu’ils prennent, lesquels sont imaginaires, que ses finances sont épuisées des grands dons qui leur ont été faits depuis la mort du feu Roi jusqu’à présent ;

Que M. le prince a reçu depuis six ans 3,665,990 l. ; M. le comte de Soissons, et, après sa mort, M. son fils et madame sa femme, plus de 1,600,000 livres ; M. et madame la princesse de Conti, plus de 1,400,000 livres ; M. de Longueville, 1,200 tant de mille livres ; messieurs de Mayenne père et fils, 2,000,000 tant de mille livres ; M. de Vendôme, près de 600,000 livres ; M. d’Epernon et ses enfans, près de 700,000 livres ; M. de Bouillon, près de 1,000,000, sans y comprendre ce qui leur a été payé des gages et appointemens de leurs charges, des deniers du taillon pour leurs compagnies de gendarmes, de l’extraordinaire des guerres pour les garnisons de leurs places, outre les pensions et autres dons qu’ils ont fait accorder à leurs amis et domestiques ;