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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/509

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y apporter remède ; que tout ce que je désirois d’eux étoit qu’ils prissent une entière confiance en moi, comme je l’avois auprès de la Reine, afin que mes ennemis ne me pussent faire aucun mauvais office ; que j’étois sûr qu’il ne se faisoit ni ne se feroit rien contre le Roi ; que je rendrois ma vie caution de mes paroles ; que je ne pouvois empêcher les calomnies, mais que mes actions confirmeroient le sieur de Luynes au bon jugement qu’il fait de moi, et feroient honte à ceux qui, contre leur conscience, tiennent des langages à mon préjudice ; que j’étois combattu de toutes parts, mais qu’armé de mon innocence je supportois tout avec patience ; que j’étois bien empêché, ayant à me défendre en divers lieux, présent et absent, de diverses personnes puissantes ; qu’il fâche véritablement à un homme de bien, qui n’a autre but devant les yeux que le service de son prince, de voir qu’on veuille mettre tous les jours son honneur en compromis ; mais ce qui me consoloit, étoit que je savois l’opinion que Sa Majesté et le sieur de Luynes ont de moi, et que j’étois sûr que la fin couronneroit l’œuvre ; que la créance qu’il avoit plu à la Reine prendre en moi m’avoit donnédes envieux et des ennemis ; que les intentions qu’on savoit que j’avois toutes portées au service du Roi m’en donnent d’autres, y ayant force gens qui voudroient avoir l’honneur que j’avois par la confiance de la Reine, pour en user autrement que je ne ferai jamais, quoiqu’il leur fût impossible, l’esprit de Sa Majesté étant tellement retenu dans les bornes du contentement et du service du Roi, que nul ne sauroit le porter à en sortir.