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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/526

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ment, que sa ville de Verceil, qui fut assiégée sur la fin de mai par don Pedro de Tolède, fut contrainte de se rendre le 25 de juillet, ouvrant une porte aux Espagnols poor se promener à leur aise dans le Piémont.

Bien que cette ville fût bientôt prise, et ne durât que deux mois, on l’eût pourtant facilement secourue de France, si le duc de Montéléon n’eût donné à entendre qu’il étoit expédient aux deux couronnes qu’elle fût prise, afin de rabattre l’orgueil du duc de Savoie qui vouloit aller du pair avec elles, promettant que le Roi son maître la rendroit par la paix à l’intercession du Roi. Mais quand on vit qu’au lieu de la rendre ils vouloient encore étendre leurs conquêtes, et faisoient contenance de vouloir assiéger Ast, le Roi commanda au maréchal de Lesdiguières de repasser les monts en diligence ; il y envoya aussi le duc de Rohan et le comte de Schomberg avec un régiment de lansquenets qu’il avoit levé contre les princes ; et quantité de noblesse française y accourut de toutes parts, faisant, avec ce qu’avoit de troupes le duc de Savoie, dix mille hommes de pied et deux mille chevaux. Dès qu’ils furent passés ils s’en allèrent à Ast, en résolution de déloger l’armée espagnole des postes qu’elle avoit à l’entour.

Le premier de septembre ils attaquèrent Felizan, où deux mille Trentins de ladite armée étoient logés, et, nonobstant le secours qui y fut envoyé, le prirent de force le lendemain par le courage des nôtres, qui, craignant qu’on les voulût recevoir à composition, sans attendre le commandement de donner franchirent le fossé, montèrent sur le rempart, taillè-