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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/536

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prendre prétexte contre Barbin, Persen, et son frère, et d’autre part ne voulant pas que les choses passassent plus avant, et étant étonné de voir les siens propres inclinés pour la Reine, il voulut rompre ce commerce, et ôter à la Reine toute espérance de se pouvoir rapprocher du Roi.

Il crut devoir commencer par m’ôter toute communication avec elle, laquelle croyant ne pouvoir me retrancher qu’en m’envoyant bien loin, ils m’adressèrent une lettre du Roi, du 7 d’avril, par laquelle il m’écrivoit que sur les avis qu’il recevoit des allées et venues et diverses menées qui se faisoient aux lieux où j’étois, dont l’on prenoit des ombrages et soupçons qui pourroient apporter de l’altération an repos et tranquillité de ses sujets et au bien de son service, il me commandoit de partir au plutôt, et me retirer dans Avignon, pour y demeurer jusqu’à ce que j’eusse autre commandement de sa part ; à quoi satisfaisant promptement, je lui donnerois occasion de demeurer toujours dans la bonne impression qu’il avoit eue de moi ; mais, si j’y manquois, il seroit obligé d’y pourvoir par autre voie.

Je ne fus pas surpris à la réception de cette dépêche, ayant toujours attendu de la lâcheté de ceux qui gouvernoient, toute sorte d’injuste, barbare et déraisonnable traitement. Mais quand je l’eusse été, le temps auquel je la reçus m’eût consolé, étant le propre jour du Mercredi-Saint. Je mandai à Sa Majesté que, si j’avois beaucoup de déplaisir de reconnoître la continuation des mauvais offices qu’on me rendoit auprès d’elle, j’avois un extrême contentement d’avoir occasion de lui témoigner mon obéis-