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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/538

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maître à une fin avantageuse pour lui, mais que lorsqu’il ne les peut conduire où il veut, il les doit suivre où elles vont. J’ai eu habitude avec le maréchal ; mais qui a jamais ouï parler que des civilités fussent des crimes ? Si c’est un crime, qui en est exempt ? Qui est celui dans l’état d’éminente condition qui ne soit coupable de cette faute ? Le sieur de Villeroy ne refusa pas d’entrer dans son alliance ; ce personnage n’a eu pour ennemis que ceux qu’il n’a pas voulu avoir pour serviteurs, ou qui, après l’avoir été, ont bien voulu conserver ses bienfaits, mais en perdre la mémoire.

Si on considère le temps, on trouvera que celui auquel il s’est enrichi est celui où les sieurs Brulart, de Villeroy et Jeannin étoient employés aux affaires, et qu’il n’a eu nulle dignité, ni office, ni nulle charge depuis leur éloignement. Ceux qui avoient pris racine du temps du feu Roi, qui tenoient le timon des affaires, pouvoient aucunement empêcher l’accroissement de cette plante ; il leur étoit aisé, vu qu’ils étoient en autorité dès long-temps, et qu’il n’y étoit pas encore, le feu Roi l’ayant contenu dans la simplicité de sa condition.

Si c’est un crime que d’être appelé de son temps aux affaires, où est l’innocence du sieur du Vair ? Si être sorti de charge contre son gré lui donne cet avantage d’être innocent, avoir voulu sortir par cinq fois avec instance et de mon propre mouvement, ne me doit-il pas donner la même qualité ?

Si ç’a été une violence que de prendre les armes pour empêcher les mauvais desseins des princes qui s’étoient unis contre l’État, pourquoi ceux qui les ont conseillés au dernier mouvement n’en sont-ils pas